Le PST66 s’engage plus que jamais pour la santé durant le Mois Sans Tabac
Le #MoisSansTabac, tout un mois pour vous aider à arrêter de fumer ! Voici la promesse de Santé publique France et du ministère de la Santé qui ont créé il y a 7 ans, en partenariat avec l’Assurance Maladie, cette opération nationale visant à lutter contre l’une des premières causes de décès (considérées comme évitables) en France. Déjà depuis sa création les chiffres officiels pointent plus de 900 000 participants à l’opération Mois sans tabac.
Ainsi du 1er novembre 2022 au 30 novembre 2022, ce grand rendez-vous récurrent mobilise bon nombre d’acteurs de la santé dans l’hexagone, autour d’un même objectif : stopper le tabac ! Participer au #MoisSansTabac offre, selon les études, 5 fois plus de chance de parvenir à se débarrasser enfin de cette dépendance si dévastatrice pour la santé.
L’automne 2022 marque la 7ème édition de ce défi national tant attendu. Un mois durant lequel le PST66 acteur central de la santé au travail dans le département des Pyrénées-Orientales s’est mobilisé une fois encore pour informer, épauler et accompagner ses adhérents dans ce challenge de santé publique.
Des dispositifs spécifiques ont été déployés auprès des adhérents (employeurs, salariés, indépendants), pour un accompagnement au plus près des besoins de chacun. L’ensemble des équipes en interne se sont mobilisées avec leurs partenaires, pour un soutien ciblé et engagé !
Parole à Christophe Arate, infirmier au PST66 qui œuvre à une meilleure sensibilisation et prévention autour de cette addiction, qui peut avoir de lourdes conséquences sur la santé.
Christophe Arate infirmier au PST 66, engagé dans la prévention lors du mois sans tabac
L’addiction au tabac, un enjeu majeur de santé publique particulièrement préoccupant ?
En effet, je pense qu’il l’est incontestablement ! On observe que la consommation de tabac s’est beaucoup démocratisée, et ce, malgré les campagnes de prévention de santé publique. Des campagnes offensives, mais qui s’opposent à la puissance commerciale des lobbys du tabac. Tout cela est antinomique !
De surcroît on constate désormais différentes façons de consommer du tabac, dont certaines se veulent et se targuent d’être “une mode”. Une consommation du tabac qui débute qui plus est, de plus en plus tôt chez les jeunes, qui par ailleurs se cachent beaucoup moins et affichent un détachement dans leurs pratiques.
C’est un fait, les choses évoluent et pas forcément dans le bon sens, je le constate au fil de mes entretiens pour les visites médicales. Bien sûr, il y a de plus en plus de détracteurs de tabac et fort heureusement, mais les lobbys se sont adaptés pour faire consommer autrement.
Le Mois Sans Tabac, une réelle opportunité pour ceux qui désirent arrêter de fumer ou qui se questionnent ?
Oui c’est bel et bien une opportunité d’arrêt de tabac ! Car même si pour certains la décision d’arrêter de fumer n’a pas encore été totalement prise, une sensibilisation bien ciblée sur les effets dévastateurs du tabac, soutenue par un discours à la fois éclairé et appuyé d’expériences, peut réellement faire office d’électrochoc, à court ou moyen terme.
Comme dans tout processus liés au sevrage d’une addiction, la rechute peut faire partie intégrante de la thérapie, c’est ce que soutient et précise par ailleurs Le cercle de Prochaska et Di Clemente. Ce qui signifie que, quelle que soit l’issue de ce mois sans tabac, et l’arrêt durable ou non de la cigarette, il ne faut pas se décourager, et surtout considérer la rechute comme un échec… Mais bien davantage comme un pas encourageant et additionnel vers la libération souhaitée et une meilleure prévention de sa santé vitale.
En tant qu’infirmier au PST66, comment s’inscrit la dynamique du #MoisSans Tabac dans vos actions quotidiennes ?
Avant tout je reste pragmatique ! Il me semble nécessaire d’interpeller les salariés dès lors qu’ils me disent consommer du tabac. J’entame alors une sensibilisation en clarté sur les conséquences sanitaires potentielles (maladies cardiovasculaires, cancers…), mais aussi économiques et familiales, liées à la consommation du tabac.
J’essaie d’adopter un discours déterminé, persuasif, transparent et légitimé par mes connaissances médicales. Je m’appuie en effet sur mes expériences professionnelles en chimiothérapie et en oncologie afin d’expliquer les effets toxiques et directs sur la santé d’une consommation de tabac. Ce qui me permet de leur exprimer leur intérêt à arrêter de fumer.
Le but est avant tout de déclencher chez eux un déclic, – sans pour autant être ni traumatisant ni jugeant -, et une adhésion à un processus d’arrêt du tabac, tout en les informant des moyens qui peuvent être mis à leur disposition pour les aider dans ce grand défi. Je pense notamment aux divers moyens de substitutions (patchs, gomme, inhalateur…), mais également aux aides psychologiques ou autres qui peuvent les épauler dans leurs démarches, telles que l’hypnose, l’acupuncture…
Parlons de votre vision de la collaboration et de la façon dont elle s’incarne dans les relations avec vos collègues
L’humilité avant tout ! Nous sommes tous des professionnels de santé différents avec des horizons divers. L’alchimie de tout ça forge notre force, elle doit soutenir l’unité et l’apport mutuel de nos connaissances basées sur l’échange. Certains ont plus de sensibilité sur des connaissances pharmaceutiques par exemple (produits de substitutions…), d’autres sur des aspects physiopathologiques ou encore sur des pratiques psychologiques, etc.
En tant que professionnels de santé, nous avons tous une mission de santé publique, il nous incombe donc de transmettre les bonnes pratiques, dans un état d’esprit engagé et bienveillant.
Une citation qui vous inspire et pourquoi ?
Je citerais simplement la comtesse de Ségur, « Après la pluie vient le beau temps ». En effet, après des périodes difficiles et complexes durant nos vies, le meilleur – quand on le veut avec persévérance – est toujours à venir. Nous même créons cela, en étant acteurs de nos propres vies, de nos propres choix, du meilleur qu’il nous semble pour tendre vers le beau temps… Nous avons un devoir de responsabilité envers nous-même.
Deux valeurs que vous incarnez ?
Persévérance et bienveillance.
Une anecdote professionnelle marquante à nous partager ?
Une émouvante sans aucun doute ! Durant ces quatre années passées au PST66 j’ai eu l’opportunité de rencontrer énormément de personnes, ce qui fait aussi la richesse de ce métier. Lors d’un week-end, mes souvenirs me ramènent à mon adolescence, aux années lycée et à mes anciens camarades de classe (nostalgie quand tu nous tiens !). Je ressens alors l’envie de les revoir pour parler de cette période qui m’a laissé une empreinte émotionnelle.
La semaine suivante lors d’un entretien, il me semble connaître la personne qui se trouve juste là, face à moi. Son nom ne m’évoque rien et pourtant son visage, ses expressions me semblent familières. Au fil de notre discussion, je réalise que nous sommes allés dans le même lycée et que nous étions qui plus est dans la même classe 30 ans auparavant. Étonnante synchronicité universelle ! Belle parenthèse de l’instant, même si une chose est sûre, nous avons eu du mal à nous reconnaître, ce qui montre bien comme le soulignait avec tant de sagesse ma grand-mère, « on ne peut pas être et avoir été » ☺
Votre petit plus et un mot de la fin ?
Pour conclure je dirais que l’entretien pour la visite médicale doit aussi s’inscrire dans la mémoire des salariés comme un moyen concret d’optimiser la pérennité de leur santé au travail. Les bénéfices de cette rencontre sont toujours bilatéraux. J’ai en effet la chance de partager un temps privilégié avec des travailleurs, un temps qui me permet de transmettre des messages de prévention à des personnes parfois dépourvues d’informations. Mon rôle est d’être à la fois pragmatique et empathique, je dédramatise systématiquement chaque situation, tout en amenant à une véritable prise de conscience des enjeux et des impacts du tabagisme sur la santé.
Quant à mon petit plus, sans doute d’essayer autant que faire se peut, de toujours mettre en confiance mon interlocuteur durant ces échanges, d’apporter une note de fraîcheur, avec une touche d’humour ! Une façon sans doute plus douce et bienveillante de sensibiliser sur un sujet aussi fort de santé publique.